Historique

Qui nous sommes

Nous sommes un mouvement de citoyen·ne·s organisé. Nous sommes une culture régénératrice, inclusive, bienveillante et résiliente. Nous incarnons en notre sein le changement vers une vie plus saine et respectueuse du vivant.

Nous sommes la branche lausannoise d’un mouvement international et décentralisé, ce qui signifie que le simple respect des Principes et Valeurs permet à quiconque d’agir au nom d’Extinction Rébellion sans nulle autorisation.

Nous sommes un mouvement politiquement apartisan dont l’unique but est d’apporter une justice écologique, climatique et sociale. Nous employons les tactiques d’action directe non-violente pour forcer les gouvernements à prendre des mesures drastiques afin de lutter efficacement contre l’urgence écologique qui menace d’extinction notre planète toute entière – humains et animaux compris.

 

Débuts en Angleterre

Extinction Rébellion (abrégé XR) naît en octobre 2018, mais ses fondements sont antérieurs et proviennent d’un mouvement nommé « Rising Up! » en 2016, dont l’un des buts était de stopper l’agrandissement de l’aéroport de Londres-Heathrow par la méthode de l’action directe non-violente. Suite à l’échec de cette opération, des réunions et des réflexions se sont tenues pour accroître l’efficacité de leurs stratégies et rendre le mouvement plus global. Car, s’il faut lutter contre la crise climatique et écologique, cela doit se faire à l’échelle mondiale.

Le journal britannique The Guardian publie, le 26 octobre 2018, un communiqué signé par de nombreuses personnalités et appelant la population à agir de manière urgente face à la crise écologique. Cette tribune était signée par de nombreuses personnes affirmant leur soutien au mouvement Extinction Rébellion

Le 31 octobre 2018, un millier de militant·e·s britanniques, soutenu·e·s par des personnalités issues du monde politique, universitaire et scientifique se réunissent sur la place du Parlement à Londres et prononcent une déclaration de rébellion contre le gouvernement britannique, exigeant que ce dernier reconnaisse l’état d’urgence climatique.

Les semaines suivantes connaissent une effervescence extraordinaire. Six mille rebelles convergent vers Londres et des actions d’ampleur sont réalisées, parmi lesquelles l’occupation pacifique pendant des jours de cinq grands ponts sur la Tamise, des arbres plantés au milieu de Parliament Square, l’ensevelissement d’un cercueil représentant l’avenir, des personnes collées aux portes du Buckingham Palace et la lecture d’une lettre adressée à la Reine.

L’appel à la rébellion devient rapidement viral, et des groupes nationaux jaillissent dans la foulée en Europe, aux États-Unis, puis dans le monde entier.

Débuts en Suisse

Porté·e·s par l’expérience anglaise et grâce aux réseaux de XR UK, un groupe de militant·e·s provenant de Suisse Romande et Allemande se réunissent dans le but de faire croître XR Suisse. Une page Facebook est créée et très rapidement des liens se tissent par région. Le 13 avril 2019, plus de 200 activistes provenant de toute la Suisse se retrouvent devant le Palais Fédéral de Berne et proclament une déclaration de rébellion.

Déclaration de rébellion devant le Palais Fédéral, 13 avril 2019

Actuellement, la Suisse comporte plus d’une vingtaine de groupes locaux répartis dans différents cantons, avec parfois plusieurs groupes dans le même canton. Le canton de Vaud contient le groupe XR Riviera, de la région Vevey-Montreux. Il y a également le mouvement Animal Rebellion, qui réunit les militant·e·s d’XR contre la surexploitation du vivant comme cause première du réchauffement climatique.


XR à Lausanne

Le groupe lausannois, très engagé, grossit assez vite, en partie grâce à une convergence avec des activistes provenant d’autres mouvements, séduit·e·s par les idéaux, principes, valeurs et dispositifs de XR.

XR Lausanne naît en janvier 2019. Une première rencontre a lieu, aboutissant à une conférence sur l’urgence climatique puis, lors de la réunion suivante, une quarantaine de personnes sont présentes et intéressées par le projet.

La première action se tient le 12 février 2019 devant le Conseil Communal lausannois, elle a pour but d’appuyer un postulat pour l’urgence climatique déposée par l’élue Sara Gnoni.

D’autres actions suivent, notamment celle d’un swarming devant Philip Morris, le 13 mars 2019: il s’agit d’un court blocage de route dont le but est, non pas de déranger les automobilistes mais de créer un débat sur l’urgence écologique. Suite à cela, le mouvement XR grossit d’avantage, et les actions de sensibilisation se font de plus en plus fréquentes. Les 15 et 18 avril 2019 sont bloqués respectivement les ponts de Chauderon et de Bel-Air afin d’interpeller d’avantage la population sur le drame écologique. Ces deux actions durent une heure et réunissent chacune plus de 200 personnes, sans intervention de la police. Durant la même semaine, des militant·e·s se mobilisent sur le campus de l’Université de Lausanne pour faire un die-in: il s’agit d’imiter un groupe de personnes mortes, forçant la population à enjamber les activistes et à s’intéresser à leur message. Le die-in symbolise aussi la mort du vivant qui surviendra bientôt si nous ne faisons rien.

Action de swarming: court blocage de route, 13 mars 2019

Ces dernières actions portent le mouvement vers une demande populaire plus forte. En effet, la réunion qui suit compte plus de 40 nouvelles personnes. Cependant, le mouvement fait face à un enjeu de taille: l’absence de structure interne pour accueillir toutes ces personnes. Dès lors, des groupes de travail se réunissent plusieurs fois par mois pour proposer une organisation horizontale et structurée afin d’offrir place à toute personne rejoignant le mouvement. Une version écrite de cette organisation verra le jour plus tard, en avril 2020, après de nombreuses réunions et remises en question.

Le 6 juin 2019, une action nationale nommée Notre Sang a lieu à Berne. Il s’agit d’une action symbolique dont le but était de verser plusieurs litres de sang devant l’entrée du Palais Fédéral. Une centaine de militant·e·s étaient présent·e·s. La police a été mobilisée et a tenté d’empêcher l’action. Les activistes ont déversé le sang à même le sol, non-loin du lieu originellement prévu.

Die-in à la caféteria de Géopolis, UNIL, 16 avril 2019

Pique-nique sur le Grand Pont, 18 avril 2019


« Et Vogue La Galère ! » – Blocage du Pont Bessières

Le 20 septembre 2019, XR Lausanne bloque le Pont Bessières 9 heures durant. C’est plus de 200 activistes qui se figent sur la route sous forme de sit-in et à l’aide de matériaux lourds. Une scène se construit, des toilettes-sèches se dressent, un bateau apparaît. Des concerts, conférences, pique-niques et autres activités ont lieu durant ce temps. Une banderole se hisse depuis la Cathédrale de Lausanne et c’est la fête sur le pont ! L’objectif premier était d’occuper les lieux un maximum de temps afin de faire valoir nos revendications. La police démantèle finalement l’action aux alentours de 20h, emmenant au poste une trentaine de rebelles. Les autres étant dispersé·e·s de part et d’autre du pont.

Grâce à cette action, XR Lausanne peut se démarquer dans la sphère politique. De nombreux articles et reportages paraissent dans les médias; le nombre d’abonné·e·s sur les réseaux augmente drastiquement. Les conférences et formations à la désobéissance civile sont constamment pleines, si bien qu’il faut tripler leur récurrence et faire une place à tous·tes les nouvelleaux. Des liens se tissent avec d’autres mouvements militants ayant des demandes similaires ou une lutte commune. Ainsi, le mouvement XR Lausanne grossit d’avantage, avec des groupes de travail actifs dont les mandats s’éclaircissent de plus en plus.

 

Blocage du Pont Bessières, 20 septembre 2019


Campagne – Pas de retour à l’anormal

Entre mai et juin 2020, une campagne nationale est organisée dans le but de mettre en lumière la pandémie de Covid19 comme une conséquence évidente du système toxique dans lequel nous grandissons. No Going Back, ou en français: « Pas de retour à la normale » défend l’idée que la surexploitation du vivant et la mondialisation de nos ressources va accroître les risques de pandémies durant les années à venir. « Pas de retour à la normale, parce que la normale est le problème ». Cette campagne s’organise sous la forme de plusieurs actions locales et allant en crescendo dans l’impact: des actions d’affichage massives pour sensibiliser la popultion, le blocage du pont « Quaibrücke«  à Zürich, puis l’occupation de la Place Fédérale de Berne le 18 juillet 2020.

Campagne d’affichage, Pas de Retour à l’Anormal


Campagne – Lausanne Ville Vivante

Le 19 mai, dans le cadre de la campagne nationale « No Going Back », des rebelles d’Extinction Rébellion Lausanne remettent une lettre au Conseil Communal exigeant des actions immédiates et drastiques, soit : établir un calendrier de mesures pour éliminer d’ici 2025 le trafic automobile privé, mettre en place des alternatives abordables afin de créer un espace urbain sain et vivant, et mettre sur pied en 2020 une assemblée citoyenne tirée au sort.

La campagne Lausanne Ville Vivante, déclinée en plusieurs actes, accueille chaque semaine le Conseil Communal, avec plusieurs centaines de rebelles, engagé·s dans des actions diverses, des “critical mass” en vélo, des performances artistiques, ou un pique-nique sur la voie publique.

Action de Critical Mass, Lausanne Ville Vivante, 26 mai 2020

 

Pourquoi agir ainsi ?

Si l’histoire du militantisme prouve bien une chose, c’est que toutes les justices (ou semblants de justices) dont nous jouissons actuellement n’auraient jamais pu voir le jour sans une mobilisation massive de la population. Et même si l’Etat ne l’avoue que peu à demi-mots, la désobéissance civile est bien la source de plusieurs lois, textes et procédés allouant à l’humain et son environnement de nombreuses de libertés allant de l’abolition de l’esclavage à l’égalité hommes-femmes.

Tu l’as donc compris, nous ne cherchons ni à gagner de l’argent, ni à assouvir un quelconque besoin de renommée. Notre objectif est d’avoir un maximum de personnes mobilisables lors de nos actions pour forcer les gouvernements à agir face à l’urgence écologique. Nous distinguons 2 types de mobilisations:

Les mobilisations ponctuelles

Il s’agit des personnes qui « suivent le mouvement de loin », s’inscrivent aux actions et viennent lorsqu’il y a un appel à projet ou un besoin d’aide. Tu peux rester informé·e en t’inscrivant à notre newsletter: il s’agit d’un mail que tu recevras toutes les 2 semaines et qui résume nos activités, événements, ainsi que les aides dont nous avons besoin.

L’organisation

Sans organisation, il n’y a pas d’action ni de mobilisation. Ce pan du mouvement est crucial pour permettre l’action directe. Les personnes dans l’organisation oeuvrent dans l’ombre de ce que les médias exposent. Tu peux t’engager dans un Groupe de Travail (réunions hebdomadaires ou bi-mensuelles) et apprécier cette approche moins connue qu’est la gouvernance horizontale. Pas de chef·fe ou de leader: les réunions sont animées avec une facilitation dans le but de répartir équitablement le pouvoir au sein de la collectivité. Les décisions sont prises par consentement, ceci pour permettre à chaque projet d’aller au bout en respectant la voix de tout le monde.

 

Mais alors… que faire ?

Rejoins Extinction Rébellion

Parce que nous ne proposons pas uniquement la désobéissance civile sans une réponse concrète derrière, nous incarnons essentiellement cette nouvelle culture qu’est la culture régénératrice: le monde de demain que nous ferons émerger de ce système toxique. Nous sommes, dans notre comportement-même, un changement vers des relations interpersonnelles plus bienveillantes, respectueuses et harmonieuses. Nous travaillons constamment à changer nos rapports à nous-mêmes, à l’autre et à l’environnement, ceci dans le but de déconstruire les nombreux schèmes nous ayant menés vers la situation de destruction planétaire actuelle.

Rejoins un autre mouvement

Les stratégies traditionnelles comme les pétitions, le lobbying, le vote et la protestation n’ont pas fonctionné en raison des intérêts enracinés des forces politiques et économiques. Parce qu’il y a urgence, il est aujourd’hui naïf de penser que les moyens actuels suffiront à éviter à nos propres enfants un avenir catastrophique. Et ne rien faire devient criminel. Les gestes individuels sont très bien: trier ses déchets, rouler à vélo, cesser de prendre l’avion ou avoir une alimentation bio/locale/végane sont des gestes que nous recommandons. Cependant, cela ne suffit plus. Si tu ne décides pas de rejoindre Extinction Rébellion, nous te demandons d’agir avec un autre mouvement qui prône des moyens d’action te convenant mieux. Parce qu’ensemble, nous avons les mêmes buts et que nous souhaitons y arriver avec ardeur, la convergence des luttes devient nécessaire et c’est la masse, quelles que soient les tactiques, qui fera la différence.

© Illustrations de Kati Szilágyi (www.katiszi.com), avec sa permission