Notre histoire

Débuts en Angleterre

Extinction Rébellion (abrégé XR) naît en octobre 2018, mais ses fondements sont antérieurs et proviennent d’un mouvement nommé « Rising Up! » en 2016, dont l’un des buts était de stopper l’agrandissement de l’aéroport de Londres-Heathrow par la méthode de l’action directe non-violente. Suite à l’échec de cette opération, des réunions et des réflexions se sont tenues pour accroître l’efficacité de leurs stratégies et rendre le mouvement plus global. Car, s’il faut lutter contre la crise climatique et écologique, cela doit se faire à l’échelle mondiale.

Le journal britannique The Guardian publie, le 26 octobre 2018, un communiqué signé par de nombreuses personnalités et appelant la population à agir de manière urgente face à la crise écologique. Cette tribune était signée par de nombreuses personnes affirmant leur soutien au mouvement Extinction Rébellion

Le 31 octobre 2018, un millier de militant·e·s britanniques, soutenu·e·s par des personnalités issues du monde politique, universitaire et scientifique se réunissent sur la place du Parlement à Londres et prononcent une déclaration de rébellion contre le gouvernement britannique, exigeant que ce dernier reconnaisse l’état d’urgence climatique.

Les semaines suivantes connaissent une effervescence extraordinaire. Six mille rebelles convergent vers Londres et des actions d’ampleur sont réalisées, parmi lesquelles l’occupation pacifique pendant des jours de cinq grands ponts sur la Tamise, des arbres plantés au milieu de Parliament Square, l’ensevelissement d’un cercueil représentant l’avenir, des personnes collées aux portes du Buckingham Palace et la lecture d’une lettre adressée à la Reine.

L’appel à la rébellion devient rapidement viral, et des groupes nationaux jaillissent dans la foulée en Europe, aux États-Unis, puis dans le monde entier.

Débuts en Suisse

Porté·e·s par l’expérience anglaise et grâce aux réseaux de XR UK, un groupe de militant·e·s provenant de Suisse Romande et Allemande se réunissent dans le but de faire croître XR Suisse. Une page Facebook est créée et très rapidement des liens se tissent par région. Le 13 avril 2019, plus de 200 activistes provenant de toute la Suisse se retrouvent devant le Palais Fédéral de Berne et proclament une déclaration de rébellion.

Déclaration de rébellion devant le Palais Fédéral, 13 avril 2019

Actuellement, la Suisse comporte plus d’une vingtaine de groupes locaux répartis dans différents cantons, avec parfois plusieurs groupes dans le même canton. Le canton de Vaud contient le groupe XR Riviera, de la région Vevey-Montreux. Il y a également le mouvement Animal Rebellion, qui réunit les militant·e·s d’XR contre la surexploitation du vivant comme cause première du réchauffement climatique.


XR à Lausanne

Le groupe lausannois, très engagé, grossit assez vite, en partie grâce à une convergence avec des activistes provenant d’autres mouvements, séduit·e·s par les idéaux, principes, valeurs et dispositifs de XR.

XR Lausanne naît en janvier 2019. Une première rencontre a lieu, aboutissant à une conférence sur l’urgence climatique puis, lors de la réunion suivante, une quarantaine de personnes sont présentes et intéressées par le projet.

La première action se tient le 12 février 2019 devant le Conseil Communal lausannois, elle a pour but d’appuyer un postulat pour l’urgence climatique déposée par l’élue Sara Gnoni.

D’autres actions suivent, notamment celle d’un swarming devant Philip Morris, le 13 mars 2019: il s’agit d’un court blocage de route dont le but est, non pas de déranger les automobilistes mais de créer un débat sur l’urgence écologique. Suite à cela, le mouvement XR grossit d’avantage, et les actions de sensibilisation se font de plus en plus fréquentes. Les 15 et 18 avril 2019 sont bloqués respectivement les ponts de Chauderon et de Bel-Air afin d’interpeller d’avantage la population sur le drame écologique. Ces deux actions durent une heure et réunissent chacune plus de 200 personnes, sans intervention de la police. Durant la même semaine, des militant·e·s se mobilisent sur le campus de l’Université de Lausanne pour faire un die-in: il s’agit d’imiter un groupe de personnes mortes, forçant la population à enjamber les activistes et à s’intéresser à leur message. Le die-in symbolise aussi la mort du vivant qui surviendra bientôt si nous ne faisons rien.

Action de swarming: court blocage de route, 13 mars 2019

Ces dernières actions portent le mouvement vers une demande populaire plus forte. En effet, la réunion qui suit compte plus de 40 nouvelles personnes. Cependant, le mouvement fait face à un enjeu de taille: l’absence de structure interne pour accueillir toutes ces personnes. Dès lors, des groupes de travail se réunissent plusieurs fois par mois pour proposer une organisation horizontale et structurée afin d’offrir place à toute personne rejoignant le mouvement. Une version écrite de cette organisation verra le jour plus tard, en avril 2020, après de nombreuses réunions et remises en question.

Le 6 juin 2019, une action nationale nommée Notre Sang a lieu à Berne. Il s’agit d’une action symbolique dont le but était de verser plusieurs litres de sang devant l’entrée du Palais Fédéral. Une centaine de militant·e·s étaient présent·e·s. La police a été mobilisée et a tenté d’empêcher l’action. Les activistes ont déversé le sang à même le sol, non-loin du lieu originellement prévu.

Die-in à la caféteria de Géopolis, UNIL, 16 avril 2019

Pique-nique sur le Grand Pont, 18 avril 2019


« Et Vogue La Galère ! » – Blocage du Pont Bessières

Le 20 septembre 2019, XR Lausanne bloque le Pont Bessières 9 heures durant. C’est plus de 200 activistes qui se figent sur la route sous forme de sit-in et à l’aide de matériaux lourds. Une scène se construit, des toilettes-sèches se dressent, un bateau apparaît. Des concerts, conférences, pique-niques et autres activités ont lieu durant ce temps. Une banderole se hisse depuis la Cathédrale de Lausanne et c’est la fête sur le pont ! L’objectif premier était d’occuper les lieux un maximum de temps afin de faire valoir nos revendications. La police démantèle finalement l’action aux alentours de 20h, emmenant au poste une trentaine de rebelles. Les autres étant dispersé·e·s de part et d’autre du pont.

Grâce à cette action, XR Lausanne peut se démarquer dans la sphère politique. De nombreux articles et reportages paraissent dans les médias; le nombre d’abonné·e·s sur les réseaux augmente drastiquement. Les conférences et formations à la désobéissance civile sont constamment pleines, si bien qu’il faut tripler leur récurrence et faire une place à tous·tes les nouvelleaux. Des liens se tissent avec d’autres mouvements militants ayant des demandes similaires ou une lutte commune. Ainsi, le mouvement XR Lausanne grossit d’avantage, avec des groupes de travail actifs dont les mandats s’éclaircissent de plus en plus.

 

Blocage du Pont Bessières, 20 septembre 2019


Campagne – Pas de retour à l’anormal

Entre mai et juin 2020, une campagne nationale est organisée dans le but de mettre en lumière la pandémie de Covid19 comme une conséquence évidente du système toxique dans lequel nous grandissons. No Going Back, ou en français: « Pas de retour à la normale » défend l’idée que la surexploitation du vivant et la mondialisation de nos ressources va accroître les risques de pandémies durant les années à venir. « Pas de retour à la normale, parce que la normale est le problème ». Cette campagne s’organise sous la forme de plusieurs actions locales et allant en crescendo dans l’impact: des actions d’affichage massives pour sensibiliser la popultion, le blocage du pont « Quaibrücke«  à Zürich, puis l’occupation de la Place Fédérale de Berne le 18 juillet 2020.

Campagne d’affichage, Pas de Retour à l’Anormal


Campagne – Lausanne Ville Vivante

Le 19 mai, dans le cadre de la campagne nationale « No Going Back », des rebelles d’Extinction Rébellion Lausanne remettent une lettre au Conseil Communal exigeant des actions immédiates et drastiques, soit : établir un calendrier de mesures pour éliminer d’ici 2025 le trafic automobile privé, mettre en place des alternatives abordables afin de créer un espace urbain sain et vivant, et mettre sur pied en 2020 une assemblée citoyenne tirée au sort.

La campagne Lausanne Ville Vivante, déclinée en plusieurs actes, accueille chaque semaine le Conseil Communal, avec plusieurs centaines de rebelles, engagé·s dans des actions diverses, des “critical mass” en vélo, des performances artistiques, ou un pique-nique sur la voie publique.

Action de Critical Mass, Lausanne Ville Vivante, 26 mai 2020